lundi 5 octobre 2009

Where is my mind...


Quel idée saugrenue de croire que le cinéma n'a été inventé que pour nous divertir. Et parfois même il pervertit, inconsciemment peut-être... Nous malmène, nous met mal-à-l'aise, mais n'est-ce pas cela même l'essence propre du cinéma contemporain? Faire naître l'émotion chez le spectateur, plutôt que l'abasourdir d'images grotesques et de scénarios abrutissants?
Alors quel dommage que The offence n'ait jamais atteint les écrans français lors de son exploitation en salle. Pourtant, c'est bien à la demande son acteur principal que se film néo-noir voit le jour. Adapté d'une pièce de John Hopkins par le non moins sérieux Sidney Lumet, il en ressort un trip glauque et froid comme la mort qui met le spectateur en état d'anesthésie pendant une heure quarante.
Connery qui tente de s'extirper du costume ultra serré de 007, endosse la moustache et le parka l'inspecteur Johnson, un flic fragile et borderline, qui traque un tueur pédophile dans une petite campagne anglaise. Mais dès le début du film, les premières images nous plongent dans le malaise. Johnson vient commettre l'irréparable, mais quel est cet acte de barbarie qu'il vient perpétrer et pourquoi? Peu à peu, on assiste à la descente au enfer d'un flic qui est submergé par les pêché des criminels qu'il pourchasse, assiégé d'images horribles qui pervertissent sa vision des choses et le font peu à peu sombrer dans la folie.
Sidney Lumet nous entraine une fois de plus au bord du précipice, et nous dresse le portrait d'un homme gangréné par le mal. Le réalisateur pose ici les prémices de Serpico et d'un après-midi de chien, avec cependant une mise en scène nettement plus expérimentale. Car The offence fait partie de ces films qui nous plongent dans un état semi-comateux, résultat du essentiellement au travail du chef op' Gerry Fisher et qui fait immédiatement pensé d'ailleurs à sont travail sur la Neuvième Configuration. On est seulement extirpé de cette état extatique par des scènes du brutalité rare pour l'époque, ce qui entrainera le film dans sa carrière maudite.
Mais voir The offence aujourd'hui, c'est découvrir un très grand thriller psychologique, froid et malade, et revoir Sean Connery dans une de ses plus belles prestations aux côtés de Celui qui voulu être roi et Zardoz.

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