Passer de Mush à Big Dada, c'est un peu passer du Fosbury au saut à la perche! Thavius Beck avec Dialogue fracasse la grande porte et installe confortablement les bases d'un hip-hop qu'il pratique depuis plus de dix ans. Cet obscur artisan du son polisse sa musique de grime comme il l'avait débuté sur Give us free, et colle parfaitement à l'image du label anglais, mais n'en oublie pas pour autant ses racines expérimentales. Car ce qui fait la grande force de ce pionnier du hip-hop c'est sa valeur à teinter ses compos de beats rock, saturations indus, breaks drum... Thavius Beck orchestre depuis Decomposition des bandes son apocalyptiques qui vont bien au-delà de rage habituelle de l'hégémonie du Ghetto. Morceaux ciselés à coups de cutter rouillés, raclant comme une vieille paire de ciseaux, les tracks de Dialogue agressent et foutent la trouille. Mais la grosse nouveauté de cette album, c'est l'omniprésence du producteur/MC qui fait montre d'un talent indéniable pour le songwriting, et s'accapare le mic presque sur tous les morceaux, s'accompagnant au passage de tête d'affiche comme Aesop Rock ou Subtitle. On ressent la cohérence du propos et se prend de méchant lyrics dans la gueule qui font aussi mal que les kicks appuyés que nous balance le Californien. Titres courts, compacts, oppressants, virulents mais jamais répétitifs. Voici donc le meilleur album de l'artiste depuis l'emblématique THRU. La claque!
Thavius Beck - Violence
Thavius Beck - Burn
Thavius Beck - 4 part 2
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire