mardi 20 octobre 2009

The Shield du terroir


Le dernier braquage d'Olivier Marchal pour la caze télé ne se passe pas sans heurts et n'évite pas certains clichés. On commence par recenser les mauvaises notes... Comico dans des hangars des désaffectés, le réal nous avait déjà fait le coup sur MR73 et se tape le 0 crédibility. Bar, avec carrément la pression dans la salle de pause, et le bab', il est où? Keufs à la dégaine de voyous, même l'IGS pourrait faire un défilé pour H&M... Interrogatoires musclés, à coup d'enfournage de stylo dans l'oeil et de sodomie à coup de règle de fer... Y a un moment on se pose une question, Marchal a vraiment été keuf ou pas? Pour avoir fait ma petite ballade dans les locaux de la PJ, là ça tiens du surnaturel. Et puis BOOM, la fiction nous éclate à la gueule, exit la réalité, welcome la case polar. Le réal français recense ce qui s'est fait de mieux de puis le Lumet de Serpico et Le Prince de New-York jusqu'aux aventures des flics pourris de Vic McKay.
Lorsque Max, un flic aux méthodes peu orthodoxes se donne la mort suite au matraquage des bœufs-carottes concernant une garde-à-vue qui aurait tourné en bavure policière, le Commandant Eddie Caplan voit rouge et tente à l'aide de sa brigade de rétablir les faits. Seulement l'opération tourne mal, et l'équipe se retrouve avec la mort d'un suspect sur les bras. Tout part alors en couilles pour nos flics qui ont franchis le point de non-retour, et naviguent des deux côtés de la loi pour s'en sortir. Mais l'IGS compte bien taper un grand coup et faire tomber les brebis galeuses qui gangrènent les rangs de la police.
Si on ne s'attache pas trop au réalisme du scénario, Braquo est le choc TV de la rentré. Bien foutu, percutant, suspens aiguisé comme une lame de rasoir, scènes d'actions vénères, courses-poursuites haletantes... Jusque là Braquo réussit son pari, en foutre plein les mirettes. Jean-Hugues Anglade domine le casting de sa présence, et livre une prestation fouillée et loin des clichés. Vous aimez Vic McKay? Vous allez adorer Eddie Caplan. Même Nicolas Duvauchelle sort son épingle du jeu, finit les rôles de chiens fous, sous la direction du réal de 36, celui-ci interprète un vrai Rottweiller, tantôt pataud, tantôt féroce. De plus, filmé avec nervosité et maestria, cette série surclasse de loin les précédents "Engrenages" et "La Commune", et ouvre une porte sur le petit écran dans lequel on espère voir de nombreux créatifs s'engouffrer afin d'enterrer une bonne fois pour toute les Navarro et consorts. Il est juste triste de constater la frilosité des producteurs hexagonaux pour nous pondre des polars hard-boiled sur petits écrans, et qu'il faille attendre la réussite de séries Outre-Atlantique pour que le genre soit développé en France, alors que des centaines de scénariis s'entassent dans les tiroirs. En attendant, la moitié de Braquo à peine diffusé qu'on croise déjà les doigts pour une deuxième saison. Pari réussi pour Marchal.

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