mercredi 14 octobre 2009

le petit pois de la culpabilité...


Passé très injustement à la trappe lors de son passage au festival de Gerardmer, le film de Antti-Jussi Annila avait pourtant de quoi scotché la rétine. Son climat oppressant et son ambiance fantomatique y sont d'ailleurs pour beaucoup.
L'histoire se situe en l'an de grâce 1595, la guerre entre la Russie et la Finlande vient de se clôturer et chaque camp envoie ses émissaires afin de délimiter les nouvelles frontières. Les frères Spore, respectivement soldat et cartographes finlandais, font halte durant leur voyage chez un paysan et sa fille. Mais la nuit tourne mal, et Erik l'ainée tue le père et abandonne la jeune fille qu'il enferme vivante dans le cellier. Knut, le benjamin est rapidement hanté par le fantôme de la jeune femme jusqu'à à la folie. C'est alors que la commission tombe par hasard sur un village, au milieu d'un marais, et n'apparaissant sur aucune carte. Ils apprennent également l'existence d'un sauna qui aurait pour vertu de laver les pêchés selon une vieille légende finlandaise. Pourtant les paysans semblent plus effrayés par ce lieu qu'autre chose.
Sauna dégage une ambiance fantasmagorique dans sa première moitié, transportant le spectateur dans un rêve éveillé où la brume omniprésente cache l'arbre derrière la forêt. Mais au fur et à mesure que la culpabilité augmente, le rythme s'accélère, et avec lui les apparitions. L'atmosphère de plus en plus glauque prend à la gorge et resserre son étreinte jusqu'au craquement de nuque final. Car Sauna est plus qu'une petite série B de pacotille, l'excellente photographie appuyé par une musique de toute beauté emploie à prendre le spectateur en otage et lui faire ressentir le poids de la culpabilité de ces deux frères qui ne méritent aucun pardon. On n'avait déjà ressenti ça l'année précédente avec Abandonnée, mais Sauna pousse l'émotion à son paroxysme, jusqu'à une chute tétanisante! Pas de sortie prévue en salle pour le moment, donc ça sent bon le DTV encore cette histoire. Dommage.

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire