jeudi 30 avril 2009

Ca marche au gaz?



C'est ni plus ni moins ce qu'on pourrait se dire de Butane... Petit expérimentateur sonore, dont le premier album passé inaperçu du grand public, avait su séduire les amateurs de minimale dépouillée et rêche. Au premier abord, le berlinois semblent bien parti pour nous livrer la même recette, mais au fil de l'album le ton s'adoucit, le groove s'affermit et le ton se fait plus housy. Mais bordel, on est chez Crosstown Rebel, oui ou non? Au final, Endless Forms reste un album très austère à l'image du compositeur aussi discret que l'on peut l'être, mais délivre une saveur que seul le mystère et la curiosité sait rendre appréciable.

Butane - Mutation
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Samurai Vs Shaolin


Afin de dynamiser les aventures du samourai à la coupe afro, le studio Gonzo fait une nouvelle fois appel au maître à penser du Wu-Tang Clan. Superbe Bo qui fait fusionner les travaux de RZA sur "Kill Bill" et "Ghost Dog" en terme d'atmosphère, colle parfaitement à cette histoire de duel au sabre sur fond de blaxploitation. On retrouve forcement au générique de cette OAV plus longue que la série, les voix originales, ainsi que celle de Lucy Liu qui vient interpréter la sœur de N°1. Quant aux crédits de l'album, on retrouve pelle-mêle: RZA, Killa Priest, Sly Stone, Inspectah Deck, Ghostface Killah, Kool G Rap... Voilà un gros album qui rappelle les grandes heures du Wu!

Kool G Rap, Inspectah Deck and Suga Bang - You already know
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mercredi 29 avril 2009

Harakiri!


A artiste maudit, film contestataire, car Koji Wakamatsu est la diatribe du cinéma underground nippon depuis une quarantaine d'année. Si on attend toujours une sortie Dividi de l'excellent "Quand l'embryon part braconner" diffusé à l'étrange festival il y a maintenant 3 ans, puis privé des salles puisque classé X, United Red Army aura le privilège d'une projection sur grand écran. Ce docu-fiction téméraire revint sur la prise d'otage sanglante retenue sous le nom d'"incident d'Asama Sano" par l'armée rouge unifiée, une faction d'extrême gauche radicale. Cet événement reste une page noire de l'histoire de l'archipel japonais, et on peut compter sur le fondamentalisme de l'ex-yakusa pour retranscrire ce jour historique dans toute sa noirceur. A noter que c'est Jim O'Rourke (Sonic Youth) qui signe la bande sonore de cette pellicule qui s'annonce riche en intensité et d'ores et déjà comme un brûlot contestataire!

Stand!


Il y a de ces visages qui vous marquent à jamais... De ces chansons qui vous hanteront jusqu'à la fin de l'existence parce qu'elles auront redéfinis votre manière d'écouter de la musique. Sly Stone fait parti de ces gourous. De ces enchanteurs qui vous apprennent à vraiment aimer la musique. Car avant Sly and the Family Stone, je n'étais pas trop fan de funk en général... Je ne m'étais pas encore plongé dans la P-funk de parliament, ni dans la voix rauque et sauvage de Betty Davis. J'écoutais simplement quelques tubes radios sans vraiment accrocher. Et puis là révélation, la boulimie, et l'overdose... Sly Stone était le visionnaire de la Funk, empruntant son nom de famille aux concurrent des Beatles, cette icône à la crinière afro devint sans attendre l'expérimentateur pionnier de la musique noire de la fin de 60's. Rassemblant autour de lui, amis et surtout famille, il digérait toutes les influences de l'époque: funk, rock, soul, musique psyché... Et les réunissaient dans la symbiose parfaite qu'était Sly and the Family Stone, soit un hymne à la tolérance, à l'amour et à la mixité. Doit-on le rappeler, Sly and the Family Stone fut un des premiers groupes interraciaux au monde et si Sly en reste l'emblème incontesté, d'autres comme Larry Graham, qui inventa le "Slap", ne sont pas à oublier... Mais il est clair que le groupe doit beaucoup au charisme de son chanteur, et bien que de fortes dissidences firent partir les membres fondateurs dès la fin de la période Stand!, le succès de There's a riot going on est la preuve que l'aura animale du chanteur suffisait à elle seule à insuffler au reste de la troupe l'énergie d'avancer. Aujourd'hui star déchue, et perdue dans les méandres des paradis artificiels, Sly Stone a créé Eden musical que même les plus grands rêvent encore d'atteindre.
Sly and the Family Stone Réinventa la Funk pendant que nous redécouvrions à écouter la musique.

Sly and the family stone - Underdog
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Sly and the family stone - Don't call me nigger, Whitey
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Sly and the family stone - I want to take you Higher
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mardi 28 avril 2009

Resurrection Man



Sentences c'est l'histoire d'un Mc qui ne veut pas mourir..C'est surtout celle de Percy Carey, qui à l'aube d'une fantastique carrière en major, se voit fauché lors d'une fusillade, le laissant aveugle, sourd et tétraplégique et emportant son demi-frère par la même occasion. Mais la force de l'homme le pousse à se battre et récupérant certaines de ses facultés, celui-ci se remet à rapper grâce à son frère d'arme MF DOOM, qui lui aussi a perdu un être cher et connait la souffrance de Grimm. Mais peu à peu, la vie de gangsta rattrape Percy et celui-ci se voit condamné à la prison à perpétuité. Dans cette spirale de malheur, le Mc originaire de Harlem ne baissera pourtant pas les bras, s'éduquant et apprenant les lois afin de retrouver dès 2003 la liberté. Depuis le Mc a fondé son label "Day by Day" soit l'une des plus prestigieuse maison de disque indépendante de la Côte Est est à publié des albums indémodables comme The Downfall of Ibliys: A Ghetto Opera ou encore American Hunger, seul triple album de toute l'histoire du hip-hop... Et c'est finalement à travers un comic-book qu'a décidé de se livrer le rappeur new-yorkais, sans fars ni mascarades. Celui à qui l'on prête la production des célèbres "Chronicles" de Dr Dré, se livre tel qu'il est, un gamin des rues, qui a jouer avec le feu et à qui la vie la bien rendu. Ce n'est pas pour rien si son histoire aura été aux non moins prestigieux Eisner Awards. Ce que la vie donne, elle peut la reprendre à tout moment et ça Grimm l'a bien compris.

lundi 27 avril 2009

dans les ténèbres de la chambre noire.

Lundi sombre, ambiance pluvieuse... Donc moment parfait pour un focus sur la réalisatrice Nicole McDonald dont je vous avait présenté le clip "Angst" qu'elle avait réalisé pour Dj Hell. Cette américaine issu du milieu de la mode où elle a fait ses premières armes, déclare depuis son amour à la sensualité ténébreuse et aux artefacts gothiques! Responsable de dizaines de pubs (Dove, Axe...) et d'une poignée de clips et de vidéos promos, la dame expérimente et colle de près aux artistes avec lesquels elle souhaite travailler. En témoignera ce court film imaginé pour illustrer "Golden age of Grotesque", le dernier album en date de l'imprévisible Antéchrist Superstar!
Plus d'infos par-ici:Nicole Mcdonald



noir c'est noir...



Dire qu'on attendait fébrilement le nouvel opus de Louderbach révèle de l'euphémisme... C'est tremblant qu'on débliste la pochette du CD et qu'on enfourne le skeud dans la platine avec une retenue parfaitement palpable. Et Oh! Choc! Scandale! On était prévenu, mais on n'osait le croire. Troy Pierce et Gibby Miller pervertissent la sacro-sainte "minimale" en y ajoutant post-punk et new-wave. Oui mais pour notre plus grand plaisir. C'est clair, il n'y a pas à dire, la première écoute déroutera les adorateurs de bleeps dépouillés et électrisants. Mais Louderbach tente l'expérimentation comme en son temps, Plastikman sur "Closer". Donc ne soyez pas sectaires et laissez vous enivrer par ce joyau noir, qui creuse très profondément notre psyché et titille nos synapses passablement endormies. Louderbach fait très fort et nous rappelle que M_nus est avant tout le label des expérimentateurs sonores.

Louderbach - Nothing more that a white poison
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dimanche 26 avril 2009

Return of the boogeyman

Qu'on adore ou qu'on déteste la vision de Rob Zombie, il faut avouer que le réal-chanteur apporte une dimension assez couillue à chacun de ses films. Il va là ou aucun autre ne va, puisant ses références dans un cinéma d'un autre âge où tout était alors permis. Et quand Zombie remake Big John, c'est le festival de la tripaille à Haddonfield. Le seul reboot valable jamais vu de tout l'histoire du ciné d'épouvante était bien sûr sa version 2007 d'Halloween. Dans le premier volet, le chevelu s'attardait sur la genèse du mythe et l'enfance de Myers, les premières images du deuxième volet laissent présager le meilleur... le temps d'un court teaser, on découvre un Michael Myers ressemblant au Boogeyman urbain parfait, une Laurie Strode qui a littéralement pété un plomb, et un avant goût du film qui s'annonce borderline au possible... Vite la sortie!

welcome to China.

C'est tout juste par hasard, en feuilletant un magazine chez un pote que je suis tombé sur les photos de la grande dame... Et j'ai immédiatement succombé au génie picturale de Katharina Hesse, photographe certifiée, domiciliée à Beijing qui dans des sets subtils, immobilise avec beauté la violence du mouvement. Jouant entre le noir et blanc, et les atmosphères crépusculaires sous néons, Mrs Hesse capte des scènes de profondes tranquillités, et parfois de douceur, qu'elle rend dangereuses et menaçantes.
Allez donc visiter sa page qui vaut le détour: Katharina Hesse



jeudi 23 avril 2009

Fier "Salo" ce Passolini


Ressortie d'un des films les plus outrageux, les plus sujets à controverse du réalisateur italien Pier Paolo Passolini. Ce dernier film, avant qu'on retrouve le cadavre zigouillé du cinéaste rital, avait mobilisé la censure, tant le film repoussait les limites de l'humiliation, de la souffrance et de la crudité sexuelle montrable à l'écran. Transposition des écrits du marquis de Sade dans un présent régit par un régime fasciste totalitaire, pas si éloigné de la république italienne de l'époque, Salo raconte les jeux pervers et cruels auxquels se livrent les hauts dignitaires sur de pauvres adolescents. L'impact visuel du film est toujours aussi insoutenable et répugnant, d'autant plus que l'éditeur Carlotta nous donne pour la première fois le privilège d'assister au visionnage de la version intégrale de cette œuvre forte et fascinante. Le master original ayant été restauré tout spécialement pour son passage à la haute-def, aucun détail ne nous sera épargné. Rarement un film aura eu autant d'impact sur les nerfs du spectateur, mais n'y voyez aucune violence injustifiée. Oui je sais c'est tordu comme réflexion, mais Salo est avant tout une critique sociale et surtout une attaque envers le système politique en vigueur à l'époque. Le meurtre mystérieux de Passolini, n'en est pas l'exemple le plus flagrant? N'en reste pas moins que ce film reste douloureux physiquement et psychologiquement pour le spectateur et inspirera toute une vague de réalisateurs, dont Claire Denis et Gaspar Noé pour le cinéma Français, que l'on retrouvera en bonus sur cette édition collector... Cut!

mercredi 22 avril 2009

Adieu l'ami...



C'est un grand de la littérature qui vient de nous quitter, à l'âge de 78 ans, l'immense écrivain J.G. Ballard vient de faire sa dernière mauvaise blague et de tirer définitivement sa révérence. Auteur de bien des romans à succès, dont quelques unes de ses plus grandes œuvres auront été transposé à l'écran comme Crash (Remember the scandal à Cannes) ou encore l'Empire du soleil qui retrace les jeunes années de Ballard victime du conflit sino-japonais durant la Seconde Guerre Mondiale. Ballard se lancera très rapidement dans la rédaction de nouvelles de Science-Fictions dont le point culminant reste sa quadrilogie de l'apocalypse, dont les trois derniers volumes ont été d'ailleurs très récemment réédités. Mais ce qui démarque le plus l'anglais de ses contemporains c'est son attachement à l'expérimentation, à la précision, et la décomposition... Tout naturellement, il s'intéressa aux différents travaux de Burroughs. Et comme beaucoup, celui-ci mena une vie dissolue, faite de drogue et d'alcool. Il manquera de perdre la vie dans un accident de voiture, et entamera le quasi-autobiographique: Crash, Premier ouvrage, d'une suite de roman appelée la trilogie du béton. L'auteur décrivit à la cisaille les rapports organiques qui lient la civilisation, la machine et la psyché humaine tout en constatant avec pessimisme que nous ne faisions que fusionner avec les éléments qui nous entourent. Tour à tour psychologue et dément, puis penseur et analyste de l'actualité, Ballard s'amusait à faire dérailler le système et à lui faire emprunter une voie qui ne lui était pas destinée. Cet homme était peut-être le dernier écrivain à tendance anarchique, et rien que pour ça on dit salut l'artiste!

Retour de la minimale



Ce nouvel opus de Losoul marque le vrai retour de la minimale sur nos platines de salon. Vous savez cette musique hypnotique et très lente qui rend ouf dès qu'on l'écoute au casque. Care est à n'en pas douter un disque qui secoue, car Peter Kremeier alias Losoul est également un grand aficionado de la scène Détroièsque (Ca se dit?) et blinde ses tracks de ces nappes soul-jazzy immédiatement identifiables. Care est peut-être l'album qu'attendait tous les fanas de minimale depuis longtemps, car l'opus nous renvoi à une époque où tout était encore à inventer, et où il n'y avait pas de flou dans les genres. Un disque qui s'adressera donc avant tout aux puristes mais qui saura également satisfaire les avant-gardiste tant Losoul garde une mesure d'avance sur la concurrence.

Losoul - the lords of sanity
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electro sans frontières



Rencontre ou plutôt clash entre entre l'afghan Mirwaïs, ex-Taxi Girl et la libanaise Yasmine Hamdan. En découle un projet électro barré qui pour objectif faire danser la terre sur les rythmes berbères du 3ème millénaire, et ouvrir les frontières sur une musicalité trop dénigré au profit de celle d'artistes occidentaux. Rachid Taha précurseur dans le domaine avait parfaitement réussi à nous ouvrir les yeux sur la vision originale des artistes maghrébins sur la culture électronique, capables aujourd'hui d'apporter du sang neuf dans un genre qui tourne parfois en rond. Y.A.S enfonce un peu plus le clou, profitant de la notoriété international du producteur des meilleurs albums de la Madonne depuis 2000. On ne crachera pas non plus sur la fraîcheur de la voix de la charmante Yasmine qui fait souffler un vent frais sur cet album qui fait se rencontrer musique traditionnelle arabe et éléctro-house dancefloor du meilleur effet!

Y.A.S. - Get it right
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Y.A.S. - Azza
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mardi 21 avril 2009

Clipz

Nouvelle vidéo pour le groupe anglais au nom japonisant, et deuxième extrait de l'excellent Lightbulbs. David Best s'amuse toujours autant à fausser les pistes, sa voix se reflétant à celle de 3D de Massive Attack, mais c'est clairement dans le krautrock,le whitefunk, l'electro minimale et au vu du clip chez Kraftwerk qu'il faudra aller chercher les influences musicales du trio de Brighton.


Fujiya Miyagi_Sore Thumb from _del on Vimeo.

Rockin Squat a cherché tellement longtemps à se démarquer, à retourner aux origines de la musique qui la construite et dont il fut l'un des pionnier hexagonal, qu'il a finit par s'y perdre. Aujourd'hui, même si le Mc se revendique toujours hip-hop, ses influences s'étalent au-delà des frontières et des barrières du langage. Tentant de s'affranchir du tout mercantile, attention tout de même à ne pas se transformer en auto parodie à la Manu Chao.



Le super groupe de John MacLean fait exploser son influence pour Human League et la culture le temps d' "One Day" très figé dans les années Yuppies. Tout y est, les couleurs, l'esthétique dépouillée, le design retro... Nostalgique le pépère, que nini, back to the future ouais!


The Juan Maclean - One Day from POPFRENZY HQ on Vimeo.

4 x + Björk


Quadruple ration du dernier album mésestimé de la plus loufoque des islandaises, Voltaïc se compose d'un coffret double DVD/double CD regroupant tout ce que l'on peut trouver de collector autour de son dernier opus au succès critique, mais à l'échec commercial cuisant. Pourtant Mme Barney, fidèle à elle-même puisait dans des influences "Post""Homogénic" qui s'harmonisait parfois tellement à ses "Debut". Voltaïc est l'occasion de se replonger dans cet hymne écolo-futuriste et coloré bardé d'expérimentations sonores que seule la naine des glaces est capable de nous offrir, faisant fondre nos petits cœurs au soleil comme des esquimaux. Alors le programme visuelle sera composé d'un live à l'olympia ainsi que de 16 clips afin de profiter de l'imagerie totalement déjantée de la grande dame... Heu par le talent, j'entends... Quant aux CD, on retrouvera une session live enregistrée en studio et une douzaine de remixes d'artistes venus d'horizons très différents. Difficile de mettre une date sur la mise à dispo définitive de l'objet d'ores et déjà culte, puisque sa sortie est repoussée toutes les semaines, mais surveillez vos bacs car ça ne saurait plus tarder.

lundi 20 avril 2009

un coup tu perds un coup tu perds.



Ca faisait un p'tit moment que j'avais pas pu vous présenter d'un bon petit manga à vous mettre sous la dent. On répare tout ça avec la sortie du 10ème volume d'Ushijima, l'usurier de l'ombre. Je vous préviens tout de suite, oubliez les histoires de super-héros en culottes courtes, les triangles amoureux ennuyeux, les enquêtes surnaturelles... Ici, on est dans la vie, la vraie... Et Shôei Manabe, son auteur, nous la dépeint de manière assez sombre et tragique. Nous suivons le quotidien d'Ushijima, un usurier en marge de la loi à la tête d'une petite société de finances à laquelle les gens font appel lorsqu'ils ont besoin d'argent. Bien sûr, Ushujima pratique des taux d'intérêts monstrueusement élevés , forcement impossibles à rembourser, et nous assistons délicieusement à la déchéance des emprunteurs et aux jeux pervers auxquels se livre l'usurier afin de leur faire cracher le moindre centime.
Manabe dépeint un Japon totalement recroquevillé sur lui-même, ou chaque individu s'entraide pour mieux se cracher dessus et se marcher dessus par la suite. Ainsi le style graphique de l'artiste, assez réaliste dans la retranscription de l'atrocité, anime habilement la folie profonde tourmentant les personnages. Peut-être le manga le plus horrifique qui ait été mis à porté de nos mains en cette période de crise.

English man in New-York.



Voilà un groupe qui fait bon défendre, faisant disparaitre les premiers rayons de soleil derrière la brume de leur complainte maussade. Ce jeune groupe post-rock issu de la scène indé New-yorkaise correspond au mariage parfait entre le Velvet écorché période Nico et le rythme déchirant et noisy de Jesus & Mary Chain. Une alchimie combinée qui détonne et qui finit par devenir une machine à tubes addictive comme ces vieux disques 70's qui n'en finissent plus de tourner dans nos têtes. Les "Crystal Stilts" crééent l'originalité en composant un enchainement de morceaux intemporels, renvoyant autant aux Cramps et à Joy Division, qu'à Suicide. Un album qui sent bon les vapeurs opiacées.

Crystal Stilts - Graveyard Orbit
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Bonus:


Crystal Stilts "Prismatic Room" from Slumberland Records on Vimeo.

vendredi 17 avril 2009

Clipz

Ahhhh... C'est toujours un plaisir de retrouver Peaches et son look de vieille pute 80's. Son nouveau style est un croisement entre Pink et Marilyn Manson, mais la garce carbure toujours à l'énergie brute. Vérifiable sur cette vidéo, illustrant le single de son prochain album à débarquer dans les bacs "I feel cream"... Ca sent le stupre les enfants...


Peaches - Talk To Me (Official Video) from Mehmet Tataroglu on Vimeo.

Plus gentillet, le nouveau tube de Maximo Park démontre l'envie du groupe de Newcastle d'entrer dans la cour des grands et de faire définitivement son trou entre Franz Ferdinand et consorts (t'as jamais entendu? C'est mortel!)... En tout cas on attend fébrilement l'arrivée de "Quicken the heart" sur nos platines, espérant le même coup de poker que fut "A certain Trigger".

jeudi 16 avril 2009

la petite maison dans la prairie au fond à gauche.



Pari risqué de s'attaquer au remake du padré des "rape-and-revenge" alias "la dernière maison sur la gauche". Film à la fois culte et maudit de Wes Craven et Sean S. Cunningham qui glaça le sang de l'Amérique à sa sortie et se vu banni des écrans français, frappé d'une interdiction aux moins de 18 ans. Le choix du réalisateur David Iliadis rassura un temps les fans "hardcore" de la pélloche de 72, mais c'était sans compter les révélations qui allaient venir tout au long de la production de cette nouvelle version. Tout d'abord le film était prévu pour être classé PG-13, alors croyez moi quand on a vu l'original on a de quoi être estomaqué. "La dernière maison sur la gauche" fait parti du top ten des films les plus choquants de tous les temps, à ranger quelque part entre Cannibal Holocaust et Maniac. Donc le choix du PG-13 avait quelque chose de révoltant. Le scénariste prié de revoir sa copie adopta finalement pour une optique rated R... Ouf! Mais dans la débacle, on rajeuni les personnages, on laisse la vie sauve à Mari, on gomme au passage quelques scènes d'humiliations... M'enfin, c'est du grand n'importe quoi. En gros, on nous vend un revenge-movie assez crade en guise de remake d'un ofni (objet filmique non identifiable) qui tirait son ambiance malsaine de jeux scabreux auxquels se livraient une bande de dangereux maniaques sur d'innocentes jeunes filles, dont le dénouement ne laissera personne indemne, pas même les bourreaux qui durant une scène pénible, comprennent pleinement la cruauté de leur acte. On se demande encore comment les ricains peuvent accepter de saloper leurs propres œuvres les plus iconoclastes. Le sujet aurait été clairement mieux traité par un William Widing Refn, un Abel Ferrara ou par le hollandais fou Paul Verhoeven. A quand le remake de I spit on your grave par Brett Ratner? On vérifiera en tout cas le 22 avril si Krug rullllllles again.

Trailer 2009


Trailer 1972

Paul Ritch + Uto Karem



Attention les fans d'Yvette Horner et de Bézu sont priés de passer leur chemin. Ici, on est en territoire de tech qui cogne et qui crame les neurones. Discipline dans laquelle Paul Ritch est devenu maitre. Ce remix aliénant de Dubfire ne fait que rajouter de l'huile sur le feu, car à eux-deux, ces as du démolissage de beats nous livrent un nouveau track chaud comme la braise, qui vous laissera forcement sur les rotules.

Paul Ritch - Split the line (Dubfires Remix)
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Uto Karem, italien de son état, se joue de la redondance et nous sert sur un plateau d'argent son dernier EP "Elevate" qui fait titiller gentiment nos nerfs, montant tranquillement jusqu'à l'infini. Deux morceaux se donnant la réplique pour terminer sur un "Homebase" qui clôt le maxi en apothéose. Excellente production du label Agile records qu'on ne manquera pas de garder à l'œil.

Uto Karem - Elevate V1
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mercredi 15 avril 2009

One-Eye le Viking



Chronologiquement, "Valhalla Rising" aurait dût être le quatrième film du Réalisateur Danois Nicolas Widig Refn, mais ceux qui aurait vu le documentaire "Gambler" savent que le projet a été sabordé par l'échec commercial de "FEAR X" aux Etats-Unis, obligeant le jeune nordique à pondre dans la douleur deux suites à son succès critique "PUSHER". Grand bien lui prit, car le second volet permit à Madds Mikkelsen d'obtenir un capital sympathie à échelle international et de faire affluer les financiers. Alors qu'en est-il de ce "Valhalla Rising"? Et bien le danois ne rompt pas avec ses vieilles habitudes, plongeant le spectateur dans une ambiance lourde, contemplative et exhibant sans retenu la violence la plus cru au nez du public. Sauf qu'ici, on est en territoire barbare ou plutôt viking pour coller au folklore régional de l'auteur. Mikkelsen, y campe One-eye, un esclave borgne, muet et sauvage, qui se rebelle contre ses bourreaux et qui finit par s'échapper, accompagné d'un enfant. S'enfuyant sur un drakkar, ils vont se retrouver prisonnier d'une brume mystérieuse dans laquelle se terre une menace inconnue ainsi que peut-être la clef de l'existence de One-eye. La promesse d'un film d'aventure épique, à la lisière du fantastique en attendant le non-moins brutal mais étrange biopic: "Bronson".

Le bon, la brute et le... Blu-Ray



Les aventures de Tuco, Sentenza et l'homme sans nom sont indémodables, leurs passages en blu-ray les rendent immortelles. Et oui, c'est aujourd'hui que sort le célébrissime chef d'œuvre de Sergio Leone en Haute-Def'. C'est donc le moment, de se replonger dans le Far-West à la sauce ritale et de faire parler les colts sur la musique sublime d' Ennio Morriconne. Ce grand moment de cinéma, reste une étape dans la carrière du réalisateur transalpin et lancera sur les rails définitivement celle de Clint Eastwood. Ce qui est étonnant, c'est la difficulté des éditeurs français à se procurer les masters des deux premiers volets de la "trilogie du Dollar"... Le bon, la brute et le truand en étant la conclusion. Mais pas de souci pour les inquiets, les deux premiers volets sont d'ores et déjà disponibles en import et lisibles sur n'importe quelle platine Blu-Ray... C'est pas beau ça? Le monde se divise en 2... Ceux qui l'ont et ceux qui ne l'ont pas... Encore...

samedi 11 avril 2009

Pas tout à fait vivant...



Le Pitch est ultra simpliste, Jeanne et Paul, n'arrivant à surmonter la disparition de leur fils, avalé par le Tsunami, le couple ère en Thaïlande jusqu'à ce qu'une vidéo étrange fasse vaciller les convictions de Jeanne quant à la mort de son enfant.
Sur ses bases Fabrice du Welz entraine le couple à travers la Thaïlande, la Birmanie, les baladant dans un royaume ou personne n'est ni tout à fait vivant ni tout à fait mort.
On ressent très rapidement la forte influence du roman de Joseph Conrad, "Au coeur des ténèbres" et plus spécialement de sa transposition opéré par Coppolla: "Apocalypse Now"... Vinyan, est un voyage au coeur de la folie, auquel chaque protagoniste finit par succomber. Le film est à prendre comme une croisière sur le Styx dont les paysages chatoyants de la jungle se révèlent être plus proche de n'importe quel cercle de l'enfer.
Du Welz fait le choix très saugrenu de teinter son récit de sexe torride et de désir interdit voir banni, tantôt pour soulever la moiteur de cet enfer climatique, tantôt pour rendre plus organique cette folie si irréel et parfois même et c'est peut-être ce qui rend le film si "spécial" pour souligner l'attachement oedipien entre la mère et l'enfant.
Un film qui ne laissera pas indifférent le spectateur qui décidera de "vivre" l'aventure et de succomber au malaise du couple Belhmer. Les autres risquent de s'ennuyer ferme.

les défroqués.


La rencontre entre Russel Simmins, ex-batteur de "Blues Explosion" et Dan the Automator ne pouvait que faire des étincelles. Projet couillu, ça défouraille plein gaz chez les "Men without pants", rock sec qui en a, bidouillé à mort par le producteur qui avait déjà officié sur le premier Gorillaz. Dan ayant par ailleurs manoeuvré sur le ACME du blues band de Jon Spencer, la rencontre s'est fait "Naturally", et le rendu est à mille lieux des ambiances hip-hop de l'automator. Ici on est dans le vrillage de grattes, le pogo sur tessons de bouteilles, le cri et la fureur... Du heavy rock'n'roll comme on en fait plus... La bande-son idéal pour un hellride déjanté sur Harley le cul à l'air. L'album est en pré-écoute sur leur myspace, donc à visiter pour s'en convaincre: Menwithoutpants

Men without pants - And the girls go
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Clipz

Désolé, mais à l'heure où tout le monde salue l'avant-gardisme (marketing?) de Kanye West, déclamant haut et fort ses audaces sonores (repompages?) et visuelles (bling-bling?), perso je préfère m'extasier sur la performance de chairlift plutôt que faire l'apologie de "Welcome to Heartbreak", ressucée du clip qui suit. Et puis le trio emmené par Caroline Polachek est vachement plus entrainant, non?


Chairlift - "Evident Utensil" Music Video from Data Mosher on Vimeo.

Deuxième essai transformé pour Fever Ray, le projet solo de Karin Dreijer, avec toujours cette empreinte gothico-rêveuse empruntée aux Cocteau Twins. Reste à attendre l'album pour convaincre (je l'ai écouté, c'est une balle...), en attendant les clips de Fever Ray sont à classer dans le top 10 des meilleurs vidéos de ce début 2009.


When I Grow Up from Fever Ray on Vimeo.

jeudi 9 avril 2009

Andre Crom & Danito + Mark Broom & Mihalis Safras



Fraichement débarqué sur le label " Get Digital", André Crom s'associe au producteur Danito afin de nous concocter un mini-EP aux couleurs chaudasses et à l'ambiance caliente. "Those nights" est l'exemple parfait du tube énergique calibré pour danser éternellement sous les sunlights tropicaux.

Andre Crom & Danito - Those Nights
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Jelle est tout simplement la TUERIE du printemps... Et ce petit bijou est signé Soma. Des nappes brumeuse et narcotiques sur fond de deep-techno entêtante et glaciale. Hypnotique à souhait.

Mark Broom & Mihalis Safras
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mercredi 8 avril 2009

le meilleur ennemi de l'homme... Pluto!


On connaissait le chien de Mickey, on connaissait la chanson de Bjork, on connaissait la planète mais moins cet épisode obscur de la saga Astro Boy du célèbre Osamu Tezuka. Et pourtant l'apparition de Pluto est un moment clé dans le manga d'un des papas de la bande-dessinée nipponne obscurcissant le temps de quelques chapitres les aventures rocambolesques du petit robot.
Cette histoire aurait pu passer aux oubliettes, mais c'était sans compter sur le talent de Naoki Urasawa (Monster, 20th Century Boys...), qui tombé amoureux de cette histoire va transformer "le robot le plus fort du monde" en un thriller/policier démoniaque comme lui seul sait les inventer. Ce manga record des ventes dans l'archipel vient d'arriver à terme de 8 tomes et devrait débarquer chez nous cet été. A l'heure où l'on en est à compter les retombées du phénomène Death Note, on prend le pari que Pluto sera le prochain manga à soulever les foules.

dancing queen.



Chris Corner est bien plus qu'une petite diva de la pop. Passé les années "Sneaker Pimps", grâce auxquelles il a pu exercer son talent; notamment sur le brillant "Bloodsport". L'artiste anglais ne cesse de se réinventer et d'avancer en cavalier solitaire, charmant la galerie en arlequin cafardeux et lunatique. Si "The Alternative" était axé vers une musicalité très pop et ouverte à un large public, "Kingdom of welcome addiction" retrouve l'originalité de "Kiss + Swallow", le côté grandiloquent cabaret-rock en plus. Car à n'en pas douter, Chris Corner est le seul et digne héritier de Frank Tovey alias Fad Gadget.

I am X - An I for I
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I am X - You can be happy
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mardi 7 avril 2009

1,2... Freddy te coupera en 2...



Hey ouuuuuuuuuuuuuais... Rumeur confirmée, Jackie Earle Haley endossera bien le chandail vert et rouge tout pourri de Freddy Krugger. Oui oui, le même qui nous foutait déjà la pétoche dans le rôle du héros psychopathe "Rosarch" de l'adaptation de Watchmen ou très émouvant en pédophile retentissant dans l'excellent Little children de Todd Field. D'ailleurs, de pédophilie il en est question dans cette nouvelle version du tueur griffu de Elm Street, les scénaristes et le réalisateur souhaitant approfondir à leur manière la relation trouble qu'entretient le tueur en série avec les enfants qu'il kidnappe et assassine. Il s'agira donc d'un reboot proche du "massacre à la tronçonneuse: au commencement", bien que pour l'instant Platinum Dunes n'a pas encore donné son accord développer cet aspect du personnage. Aux dernières nouvelles, la production trouverait cette approche trop dérangeante et tabou... Mouais, surtout anti-commercial au vu d'un classement R, pas folle la guêpe... Affaire à suivre donc.

Takashi plus très Maousse!


Mais qu'arrive-t-il au plus stakhanoviste des réalisateurs nippons. Takashii Miike aurait-il cédé aux facilités du tout marketing. Celui-là même dont on reprochait ou se délectait des pires extrémités selon, finit par nous pondre blockbusters sur blockbusters... Terminé l'époque bénie des "Dead or alive", "Visitor Q" ou "Fudoh"... Fini les films de yakuzas tournés et montés en 2 mois dans le quartier de Shinjuku avec pour seules stars des acteurs à la sauvette dénichés sur le vif. Aujourd'hui, c'est grand luxe, gros budget, et guest-stars comme Tarantino venant rendre hommage à l'ancien chien fou du soleil levant.
Alors que "Yattaman" casse la baraque dans l'archipel nippon, Wild Side éditera d'ici cet été le DVD de "CROWS ZERO" issu d'un manga de Hiroshi Takahashi, mélange de castagne inter-collège sur fond d'amitié viril. Pas de quoi fouetter un chat. Mais bon, la patte Miike fait toujours sont petit effet, et même si le sieur à tendance à se limiter ces temps-ci aux films de commandes, le rendu, il faut l'avouer est assez anarchique dans la forme. Au final "CROWS ZERO" fonctionne comme un distributeur de mandales, et reste assez jouissif de la part de, comme l'avouait des potes d'une équipe de tournage japonaise, celui qui n'est ni plus ni moins en passe de devenir le Luc Besson Japonais.



Petite exclu... le 2 arrive bientôt au japon et est toujours signé Miike, sortez la gomina et les ceintures cloutées.

dimanche 5 avril 2009

hip-hop de bûcheron à l'anglaise.


Qui a dit que Myspace ne menait à rien? Aujourd'hui, leur "Jerk it out" se retrouve sur la BO oscarisée de l'excellent film "The Westler".Il s'agit bien entendu du duo canadien "Thunderheist" labellisé Big Dada... Surfant dans la cour de Diplo, Spank Rock et autre Santogold, Grahmzilla envoie les grosses basses, Isis rappe. La formule est classique, mais les deux larrons font tout pour extirper le hip-hop de son carcan, y ajoutant par par-ci par-là une touche de disco, d'électro, de drum'n'bass. Car qu'on ne se méprenne pas, c'est avant tout le dance-floor que viole "Thunderheist" de son groove incandescent et déstructuré. Une bonne claque pour ceux qui voient le hip-hop comme un genre trop étriqué et pavé d'étiquettes. Place à l'éclectisme.

Thunderheist - Nothing 2 step 2
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Eggotrippin or not?


Deuxième album solo? C'est quoi c'te blague.... On voudrait nous faire croire que "MM FOOD" était le seul album solo de MF Doom? Mais les mecs, même accompagné, DOOM est tout seul, tant son aura maléfique fait de l'ombre aux autres rappeurs... On ne compte plus les projets parallèles du "supervillain" qui s'est apparemment débarrassé de ses "Metal Fingerz/Metal Face" puisque son nom est devenu simplement "DOOM"... Un nouvel album toujours signé chez Lex, qui avait pas mal réussit à sa collaboration avec le super(trop estimé)producteur Danger Mouse. "Born Like This" n'en est pas moins l'album egotrip ultime d'un vilain qui n'a jamais quitté le combat. Profusion de textes prononcés de cette voix menaçante sur des beats electro-jazzy venus d'une autre dimension. Si cet album de DOOM était attendu au tournant, Daniel Dumile rhabille ses détracteurs pour l'hiver, et "Born like this" est là pour leur prouver que le côté obscur de la force est plus puissant que jamais.

DOOM - Gazillion ear
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vendredi 3 avril 2009

viens voir le docteur...


Après les tourments des "Paradis Dirtyficiels", la nouvelle auscultation du Doctor Flake ne délaisse pas pour autant prescriptions d'antidépresseurs et autres anxiogènes... "Minder Surprises" à beau gagner en air frais, l'atmosphère reste néanmoins opaque et tragique. Le Trip-Hop (désolé si le terme en écorche certain) du chirurgien laisse un goût acide, et des titres comme "Fightclubbing" ou "Hip-Hop Tourist" ne rassure pas l'auditeur sur son état psychiatrique. On saluera pourtant la cure "A last dance with Léon" et des tracks plus homéopathiques comme "Meelting Feeling", "Sweet out", une sortie de l'asile étant programmée après l'"Eclaircie".

Doctor Flake - Hip-Hop Tourist
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jeudi 2 avril 2009

la fin des étiquettes.



KTL, drôle de nom... Quelqu'un sait ce que ça veut dire? Non? Bref, au moins on sait qu'il s'agit du quatrième opus du duo mené par Peter Rehberg et Stephen O’Malley, ce dernier officiant également chez Sunn O))). En tout cas on sait qu'il s'agit d'un énième groupe de métal-progressif à tendance atmosphérique comme on en trouve beaucoup ce temps-ci. Mais KTL fais la part belle à des ambiance carpenterienne, faisant du combo américain un cousin métalleux de Zombie Zombie et autres Kelpe. On retrouve donc un mélange de sonorités industrielles, électroniques, ambiantes entrelacées aux riffs de guitares lents et stridents. Un musique à la fois grinçante et étouffante, qui prend à la gorge.

KTL - Wicked way
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mercredi 1 avril 2009

transmuuuuuuuutations...

Parce que c'est français... Parce qu'il s'agit d'un projet casse gueule... Parce que le film a été conspué puis encensé après son passage à Gerardmer... Parce que le pitch à tout d'un ovni Carpenterien... On attend "Mutants" comme le film qui assiéra définitivement la France comme un territoire créatif de bis burné... En attendant le verdict, la nouvelle bande-annonce.

Plus d'infos sur ce film

3x plus efficace!



Pas besoin de faire un dessin, quand on écoute un album de Oliver Huntemann on sait à quoi s'attendre. Après une série de lives et de mix, le Dj allemand nous offre enfin un album digne de ce nom à glisser dans nos platines. Et mazette quel album! Pas de fioritures, ici ça kick sévère, les basses frappent fort. Voilà de la techno racée pour suer à grosses gouttes. A l'image de "Dios" dont on a pu se régaler cet hiver, l'univers noir et percutant Huntemann fait toujours son petit effet. La galette dégage pourtant une impression de mise en danger constante de l'artiste, pas d'épuisement, pas de répétition, chaque nouveau track avance comme un rouleau compresseur mais sans emprunter le même chemin que le précédent. Ce troisième opus est une vrai réussite, une vrai bombe techno brute de décoffrage comme on n'en entend que très rarement, trop rarement.

Oliver Huntemann - Senso
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Grand guignolesque nippon...

Il est temps de se pencher sur le cas barré qu'est l'"Eroguro". Courant artistique érotico-grotesque dont le plus éloigné parent serait l'écrivain Edogawa Rampo. On pourrait également rapprocher une certaine filiation aux écrits du Marquis de Sade, tant le mouvement attache une importance à l'humiliation et à la domination.

Les romans de Rampo tel que "la bête aveugle" ou "la chambre rouge" ne sont pas de vulgaires romans policiers, et si celui-ci emprunte son pseudonyme à Edgar Allan Poe s'est bien sur par respect pour l'oeuvre de ce dernier, dont il s'approprie les éléments les plus obscurs qu'il réinjecte dans ses polars teintés de bondage et d'érotisme déviant.
Seulement l'Eroguro ne se limite pas aux ouvrages de Rampo. Et très rapidement des mangakas s'inspire du mouvement afin de laisser libre court à leur imaginaire. Suehiro Maruo, restant à la fois l'exemple le plus célèbre et le plus talentueux.. Auteurs de dizaines d'ouvrages comme "la fille aux camélias", "lunatic lover's" ou encore "Yume Q-saku", Maruo dépeint un univers gothique, au bord du gouffre à l'ambiance suffocante. Mais à l'instar d'autres dessinateurs dans son sillon, Maruo est une vraie star locale. Ses lithographie s'arrachent à des prix hors du commun et des musiciens comme John Zorn font appel à ses talents pour illustrer leurs pochettes d'album.

Avec Shintaro Kago, on commence à rentrer dans le réellement explicite. Le trait est certe moins travaillé que celui de Maruo, mais reste loin de l'amateurisme. Pas de fioriture chez Kago, bien que celui-ci soit peut-être le plus cérébral de tous. Ces récits, tortueux, alambiqués mais très très trash n'ont d'ailleurs jamais trouvés le chemin des éditeurs français. C'est bien dommage car il reste en marge un très bon auteur de science-fiction, très influencé par les thématiques dysfonctionnelles des ouvrages de philip K.Dick ou William Burroughs.

Le troisième et dernier maître du genre s'appelle Waita Uziga, et fait, lui, dans le hentaï-kawai à tendance crade. Ca commence toujours pas des histoires bon enfant, dont le dessin naïf ne laisse rien présager de toxique et ça se termine toujours en carnage, viol et mutilation multiples. Uziga corrompt l'innocence de la façon la plus malsaine et la plus dérangeante qui soit.

On ne va pas se leurrer, l'"Eroguro" c'est l'art de l'infamie poussé à son extrême limite et bien sûr il n'y avait que les nippons pour inventer un art pareil. Bien que dans une certaine mesure certain textes de Guyotat ou de Bataille laisse percevoir quelque similitudes. Et qu'à ma connaissance le seul artiste occidental à jumeler avec autant de force cruauté et perversion soit l'écrivain Clive Barker.

Mais fait intéressant et ce qui est également la source de suggestion de du mouvement est que les auteurs s'attachent à dépeindre l'ultraviolence comme un trop plein de pulsions sexuelles et non l'inverse. A l'heure où les serial killers squattent nos petits écrans où leurs penchants sadiques n'ont plus de secrets pour personne, on pourrait au final rapprocher cet art comme un défouloir pulsionnel qui va à l'anti-thèse même de théorie mise au point par Jung et d'autres psychiatres de renom.

Quoi qu'il en soit, que l'on adhère ou pas, l'"Eroguro" est un courant qui ne peut être ignoré, qu'on aime ou que l'on déteste, qu'on le trouve nuisible ou sans importance, il est là est fait des émules que soit dans le cinéma ou dans le musique, ces oeuvres cruelles continueront longtemps d'agiter le pays du soleil levant.