mardi 15 décembre 2009

le bruit de la souffrance...


Inutile de dire pourquoi je reviens sur cette album aujourd'hui, mais The Downward Spiral est plus qu'un compagnon, c'est un miroir. J'ai toujours accordé une place très cher pour la discographie de Nine Inch Nails dans mon rayon de disque, et cet album a une place bien à part qui lui est réservé. Tout d'abord de par son statut: Culte. The Downward Spiral aura éduqué une génération entière au choc brutal du rock-industriel. Mais pas de n'importe quel manière. Je ne renie pas un bon Ministry ou un glorieux album de Pig, mais l'acheminement de Trent Reznor à trimballer son entité ressemble plus à celle d'un Burroughs avec sa machine à écrire. Une fusion, une déformation, un appendice immonde inséparable l'un de l'autre. Après un Pretty Hate Machine déjà décadent, la musique du multi-instrumentiste qui, je le rappelle, est seul maître à bord du monstre musical naissant, ne fait que sombrer dans un miasme de sonorités de plus en plus agressives et déchirantes.
Mais The Downward Spiral reste la pierre angulaire de Nine Inch Nails. Après des années de rejets de lui-même, Trent Reznor perd la seule personne qui l'ai élevé, sa grand-mère et sombre dans le chaos. Morcelé, disloqué, démoli, il construit tel un William Blake cyberpunk sa propre symphonie de la destruction à travers ce disque qui narre toutes les étapes de l'autodestruction au suicide et au-delà. Noyé dans les paradis éphémères, et lui-même sur le bord du rasoir, Reznor apporte toute la sensibilité et la démence à cette œuvre qui se gravera à jamais dans les annales musicales, puisqu'encore aujourd'hui le magazine Rolling Stone classe The Downward Spiral dans ces cent indispensables. Ce disque illustre l'idée que la propre démolition comme exutoire, une sorte de défrichage par le feu.
Difficile de rester de marbre devant tant de haine, de rejet de soi, de désespoir... C'est un cri déchirant qui est poussé tout au long de cette album. Malsain, dur, glauque et transcendant la chair et l'âme. Le cri d'une âme en peine que même la mort ne semble pouvoir apaiser, immortalisé dans le tragique et cultissime "Hurt". J'y vois un prolongement dans le morceau "Burn", apparaissant dans la Bande-Originale du film Natural Born Killers et qui pourrait être le 15ème morceau de cette ode à la souffrance et à l'autodestruction. Il faudra tout de même 5 ans à Reznor et à sa bande pour se remettre de cette expérience physique et morale, qui ramènera peu à peu NIN vers la lumière. Et je terminerais en citant une phrase de Ghandi himself: " La vie persiste au sein même de la destruction."

Nine Inch Nails - March of the Pigs
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Nine Inch Nails - Ruiner
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Nine Inch Nails - Reptile
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Nine Inch Nails - The Downward Spiral
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