lundi 2 novembre 2009

I'm your Boogeyman... Your Boogeyman... Hin hin...


Quand Rick Rosenthal donne une suite au slasher de John Carpenter en 1981, c'est avant tout pour poursuivre tenter de justifier la fin totalement mystérieuse et irréaliste de la nuit des masques et de prolonger un peu plus longtemps le mythe de Michael Myers.
Chez Rob Zombie, les choses ne marchent pas comme ça. Celui très fier de son reboot, se voyait déjà passer à autre chose. Mais on ne lâche pas comme ça les frères Weinstein, surtout lorsque ceux-là, au bord de la faillite, voit dans le réal-métalleux leur nouvelle poule aux œufs d'or. Le seul rempart capable de se faire plier des franchises tel que Saw et de remplir leur tiroir caisse en tournant dans des temps records. Mais c'était prendre le père Zombie pour une bonne poire.
Autant le dire tout de suite, H2 est la cette nouvelle saga, ce que le quatrième fut à la précédente, c'est à dire une excellente série B, mais qui n'a plus aucun rapport avec les intentions de départ.
Dès les premières secondes, Zombie se justifie en décryptant l'apparition d'un cheval blanc dans les rêves, puis le film commence. Si les vingts premières minutes reprennent plus ou moins la confrontation final du deuxième opus original entre Laurie et son frère à l'intérieur de l'hôpital, très rapidement le récit bascule et part vers intrigue inédite.
Et si l'on pouvait imaginer le premier épisode d'Halloween version Zombie comme un hommage à Carpenter perverti par la fascination morbide du nouveau réal, ce deuxième Opus est du pur Rob Zombie tout court. Trash, glauque, violent, hystérique, putride... H2 apporte son lot de séquence rétro, de chanson rock, de guest-star issus de séries B comme Margot Kidder ou Caroline Williams, de trips hallucinatoires... La palme revenant bien sur au retour de Sheri Moon Zombie en sorte de guide spirituelle post-mortem.
Zombie casse même les codes du Slasher faisant tomber le masque de Michael, dans une tentative désespéré de le rendre humain. C'est vrai que le tueur 30 ans plus tard n'a plus rien à voir avec son ancêtre: incontrôlable dans ses accès de colère, il est bien loin du meurtrier tapi dans l'ombre qui assassine d'un coup de couteau. Ici Michael s'acharne sur ses victimes, défonce les murs... Fini également, les légers bruits de respiration, maintenant le boogeyman grogne, voir murmure...
La bonne nouvelle, c'est qu'on assiste à la renaissance d'une Laurie bien plus convaincante, qui affronte cette fois-ci la douleur dans des mesures désespérés et dont la folie grimpante la rapproche peu à peu de son frère.
Donc si au final H2 n'est pas la suite attendue, cette nouvelle lecture n'en reste pas moins une série B fondamentalement violente et viscérale, qui doit être vu comme la suite direct du reboot de 2007 et non comme un remake du film de Rosenthal. Car H2 a des tripes et nous offre une nouvelle facette du tueur au masque blanc, et nous ramène un Rob Zombie au plus près de sa source.

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