
Patrick Swayze est mort... Oui, mais Joe Spinell aussi... Nous fêtons d'ailleurs cette année la 20ème berge de cette tragique disparition. Si celui qui sera à jamais reconnu comme Frank Zito n'aura pas laissé de trace indélébile dans l'histoire du cinéma, tout à chacun à pourtant déjà pu goûter d'une manière ou d'une autre aux extravagances de Mister Spinelli.
En effet Joe Spinell avec sa gueule burinée et sa bonhommie n'est pas vraiment destiné à montrer sa trogne à tout bout de champs devant les caméras. Mais doté d'un humour sans faille et d'une assurance hors-norme, il convaincra le réalisateur Francis Ford Coppola de lui donner un petit rôle dans ce qui deviendra son chef d'oeuvre: "Le Parrain".
Spinell se fait remarquer durant tout le tournage, et impossible de se lasser de se personnage fantasque et drolatique si bien que Coppola le fera revenir dans la suite.
Entre-temps, notre homme se créé un petit réseau et tourne dans quelques bon polar comme Flic et voyous mais surtout The Seven-Ups (Ou Roy Schreider reprend plus ou moins son rôle de French Connection), célèbre pour être affublé d'une des plus belle course-poursuite en bagnole de tous les temps...
Les années passent et Spinnell enchainent les petit rôles, jusqu'à croiser De Niro sur Taxi Driver ou Stallone sur les deux premiers Rocky. C'est alors la consécration pour Joe le rital, devenu acteur secondaire deluxe, et qui est presque porté comme porte-bonheur dans le milieu, puisque chacune de ses apparitions assure le succès des films auxquels il participe. Et malgré son succès grandissant, et son visage souriant et sa générosité légendaire, son entourage s'inquiète de son défaitisme et de ses névroses constantes. Il manque à ce géant une chose, une seule, un rôle à la hauteur de sa carrure. Il faudra attendre 1980, et Maniac. C'est William Friedkin avec qui il avait tourné Le convoi de la peur et Cruising qui présentera Joe Spinell à William Lustig. Spinell est alors au fin fond de la dépression et Larry Cohen et William Lustig vont s'en servir à leur avantage. Maniac, c'est la chasse de Frank Zito, un serial killer torturé et malade, qui hante les rues de New-York afin de rassasier son appétit sexuel. Joe Spinell livre une prestation plus vrai que nature, et habite littéralement le rôle de ce tueur en série, si bien que les chroniques ciné l'associeront à jamais à ce rôle. C'est aussi la reconnaissance pour cet acteur de 44 ans qui accède enfin à la tête d'affiche, s'éclipsant l'apparition de la pornstar Caroline Munro qu'il retrouvera quelques années plus tard sur The last horror movie.
Ce sont des années fastes qui se présentent pour l'ami Joe, qui retrouvera Stallone sur Nighthawks, puis retrouvera le genre au côté de Blatty, Mr L'exorciste sur la Neuvième configuration, retrouvant même son ami Lustig pour un rôle d'avocat vereux qui restera dans les annales sur le très mésestimé Vigilante. Ce sont aussi pour Spinell des années de fêtes, de conquêtes et de beuverie qui s'il n'entameront rien à son talent, le feront succomber une nouvelle fois dans la dépression. Spinell à de plus en plus de mal à se sortir de son rôle de Frank Zito, et on ne lui propose que des rôles de sadiques, de pervers, de déviants.
C'est alors le début de la course folle vers les enfers que va entâmer l'acteur, acceptant les rôles les plus minables pour survivre, piégé par ses addictions. Le golem au grand cœur n'a plus le courage de faire face. Il décède le 13 janvier 1989 soit-disant accidentellement, mais personne n'y crois. Même si on le savait hémophile, on imagine bien qu'il possédait l'intelligence nécessaire pour appeler le 911 en cas de coupure. C'est un être hors-du-commun qui nous aura quitté se jours là, dont le talent n'aura eu de réhabilitation qu'avec l'explosion récente du cinéma de genre sur les grands écrans du monde entier. Joe Spinell, un acteur immense aux multiple talents, dont celui de nous faire rire d'effroi.
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