
Dur de surpasser Lust Lust Lust pour les enfants du sable que nous sommes. Impossible de ne pas s'imaginer rouler à fond de train au volant d'une vieille pontiac, perdu sur la Lost Highway, se roulant des pelles, la bouche pleine de lames de rasoir, avec en fond sonore Aly, walk with me. Le duo Danois a tant perverti la pop acidulé des sixties de leur noise aliénant que la pilule In and Out of control a du mal à passer... Du moins au début. La voix de Sune Rose toujours aussi sucrée nous rappelle moins la tristesse des films Lynchiens que la roserie d'une Dusty Springfield suicidaire. Les mélodies restent sobres, escaladent le bruit sans trop saturer comme par peur de réveiller quelque chose... Et puis, vers le milieu de l'album, c'est l'ascension, montée velvetienne, perversion de la musicalité et de nos sens. Sharin suit sa partenaire et entoure sa voix, qui ressemble de plus en plus à celle de Nico, de toute sa réverb' se laissant aller jusqu'à Wine, sorte de falaise, qui termine l'album, comme Scott termine Thelma & Louise. Une longue chute dans le vide au ralenti sous forme de happy end, qui bizarrement donne envie de réécouter l'album pour le comprendre, l'étudier plus en profondeur. Mais la réalité est juste là, la musique de The raveonettes est tellement belle qu'il s'en dégage quelque chose de satanique, de pulsionnelle et de dépravé. Nietzsche disait: si tu regardes longtemps l'abîme, l'abîme aussi regarde en toi. Je me demande si Nietzsche écoutait The Raveonettes.
The Raveonettes - Breaking into Cars
The Raveonettes - Break up girls!
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