mercredi 11 mars 2009

Le jaune c'est rouge non?


Qu'est ce que le "giallo"? A la base c'est une couleur, le jaune. C'est aussi une collection de roman de gare italien qui a eu son petit succès dans les années 40 à 60, à l'instar des pulps aux USA. Ces petits romans tape-à-l'oeil racontaient des histoires policières sordides et satinées d'érotisme, dont nos Police des Moeurs, SAS ou encore San Antonio sont un plagiat parfait.


La plupart de ces écrits pourtant rédigés par des auteurs anglo-saxons, va fasciner tout une vague de jeunes cinéastes de talent italien. Notamment un certain Mario Bava qui dès 1963 portera à l'écran "une fille qui en savait trop", en référence à Hitchcock, enqui il voit el padre du giallo! Mais c'est plus tard que le succès arrivera et la renommée du genre viendra. Il faudra attendre 1970, Dario Argento et son "Oiseau au plumage de cristal". Film événement qui déclenchera une vrai passion pour le genre. Suivront alors d'autres chef d'oeuvre comme "la baie sanglante" de Mario Bava, "Mais qu'avez vous fait à Solange?" de Massimo Dallamano, "Folie Meurtière" de Tonino Valerii ou bien encore "Torso" de Sergio Martino.




L'influence du giallo se répercutera en dehors des frontières transalpines, puisque certains réalisateurs américains en adopterons les codes. L'exemple le plus flagrant étant "Pulsions" de Brian de Palma qui à lui tout seul peut être considéré comme un gialli à part entière. Mais voilà en 1976 Pupi Avati sonnera un peu le glas du genre car l'année suivante arrivera, ce qui est considéré pour beaucoup comme le chef d'oeuvre d'Argento, "Suspiria". Seulement, avec ce film Argento s'éloigne peu à peu du giallo originel, en intégrant de nombreux éléments fantastiques et en prenant le pas sur l'horreur. Il faut dire aussi que 3 ans plus tôt avait explosé "l'exorciste" de William Friekin, redimensionnant à lui seul le genre horrifique.




Suite à ce big-bang certains prirent la tangente, mais cela réussi également à certain comme Lucio Fulci qui dès le départ tentaient d'aller plus loin que le carcan imposé par le giallo. Cependant, le genre fini par décliner avec l'arrivée du Slasher au USA, qui ne reste malgré tout qu'un vaste repompage du genre italien, qui bénéficiait à l'époque d'un plus vaste réseau de diffusion alors que les instigateurs même du giallo commençaient à tourner en rond.

Mais en fait? Qu'est-ce qui rend le giallo si spécial? Je dois vous avouez que j'ai du en voir quelques un avant de vraiment apprécier le genre, n'étant pas fan du cinéma transalpin à la base. Mais c'est un style qui ne fonctionne pas vraiment sur la peur, mais plutôt sur le malaise. Le giallo met en scène des histoire de serial killer où un des témoin d'un meurtre un peu trop curieux part à la chasse à l'assassin. Par ailleurs, les codes visuels sont ultra élaborés, tout d'abord, le cadre se place presque toujours dans un décor gothique, baroque mais pourtant très coloré. De plus les meurtres sont sanglants et très conceptualisés. Un simple tranchage de gorge aurait de quoi rendre fou le Jigsaw de SAW. Mais l'un des éléments le plus important est que les crimes sont toujours commis à l'arme blanche (un couteau, un rasoir) et que nous ne distinguons du tueur qu'une paire de gants noir, rien de plus. Cet effet rend impossible l'identification du meurtrier avant le dénouement du film.
Par ailleurs la musique aussi a joué une importance cruciale dans le succès du genre horrifique italien, Ennio Morricone ayant apporté sa contribution à nombreux d'entre eux ainsi que le célèbre groupe Goblin qui resta longtemps au top 50 local avec le thème du film "Suspiria". Goblin est d'ailleurs cité comme influence au côté de John carpenter par des groupes d'electro-rock progressif comme Zombie Zombie ou Kettel.



Alors, oui en quelque sorte le giallo s'en est allé, et ce ne sont pas les derniers essais cinématographiques d'Argento qui vont nous persuader du contraire. Il suffit de regarder "Mother of tears" pour s'en persuader. Pourtant quelque part au fond de nous on a envie de croire à un retour de grâce du maître, peut-être sur son futur et justement bien nommé "GIALLO". En tout cas de jeunes réals comme Stefano Bessoni nous laisse espérer que le genre n'est pas enterré, alors on croit en toi bonhomme...

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